Après les voitures électriques, les Chinois visent les camions électriques
- Nov 29, 2023
Alors que le marché des voitures électriques en Europe a déjà été fortement impacté par l’arrivée des constructeurs chinois, le secteur des camions électriques reste encore relativement épargné. Toutefois, avec l’évolution des normes environnementales, les entreprises chinoises commencent à se tourner sérieusement vers ce segment.
Après avoir démontré leur savoir-faire dans le domaine des voitures électriques, les constructeurs chinois s’intéressent désormais à un secteur encore peu exploité : celui des camions électriques. Grâce à une chaîne d’approvisionnement nationale efficace et des coûts très compétitifs, ils espèrent reproduire leur succès. Cependant, à l’échelle mondiale, la concurrence des acteurs historiques et les barrières tarifaires compliquent leur expansion, notamment en Europe et aux États-Unis.

Une présence encore limitée
En 2024, les voitures chinoises n’ont représenté que 1,5 % des ventes en France sur les 11 premiers mois, avec 80 % des ventes concentrées autour de la marque MG. Loin du raz-de-marée attendu, les camions électriques chinois risquent également de rencontrer des obstacles similaires. Malgré cela, la Chine occupe déjà une position dominante dans un marché mondial encore émergent. En 2023, 70 % des ventes mondiales de camions électriques provenaient de fabricants chinois. Mais ces véhicules ne représentent qu’une infime partie du marché total des poids lourds, avec moins de 1 % selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Premiers succès internationaux
Des modèles chinois produits par BYD ou Beiqi Foton circulent déjà sur les routes de pays comme l’Italie, la Pologne, l’Espagne ou le Mexique. Ces entreprises établissent également des usines d’assemblage dans différentes régions pour renforcer leur présence. Cependant, sur des marchés plus exigeants comme l’Europe, leurs performances restent en retrait par rapport à celles des constructeurs occidentaux tels que Volvo Trucks ou Renault Trucks, qui disposent déjà de gammes électriques robustes.
Un secteur difficile à transformer
Le transport routier figure parmi les secteurs les plus complexes à décarboner, après l’aviation et le maritime. L’un des principaux défis réside dans le compromis entre l’autonomie des batteries et leur poids. Des batteries trop lourdes réduisent l’efficacité, tandis que des batteries trop légères limitent les distances parcourues. À ce jour, les camions chinois affichent des autonomies moyennes de 250 km, contre 322 km pour les modèles américains et environ 400 km pour les européens, selon le Zero-Emission Technology Inventory.
Réduction des écarts
La Chine mise sur des solutions alternatives à l’autonomie pure, comme le remplacement rapide des batteries. Des entreprises comme CATL développent des stations permettant de changer les batteries déchargées en quelques minutes, un concept similaire aux stations Power Swap de Nio. Ces innovations pourraient leur permettre de combler le retard et de mieux se positionner face à leurs concurrents.
Les constructeurs chinois visent à conquérir une part du gâteau promis par le marché des camions électriques